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collège et gymnase Joliot-Curie

programme construction d'un collège de 600 élèves et gymnase

lieu Bagneux (92), France

client Département des Hauts-de-Seine

architectes Heros Architecture + Fabienne Bulle architecte & associés (mandataire)

surface 7 721 m2

budget 27 082 000 eur ht

mission concours

date 2022

démarche HQE niveau carbone 1 du référentiel E+1 + RE2020 + niveau 2 du label bâtiment biosourcé

 

C’est à la croisée d’un quartier en quête de renouveau – un quartier des années soixante fait de tours et de barres et d’une ZAC en devenir qui promet quant à elle la réalisation d’un écoquartier plutôt dense mais riche d’une nouvelle station de métro, que le nouveau collège Joliot-Curie se construit.

 

C’est sur les traces de son prédécesseur, augmentées du foncier d’un ancien gymnase municipal, qu’il dessine sa nouvelle composition – une composition propre certes à accroître la capacité d’accueil de l’établissement original de 200 élèves, mais propre aussi à le détacher du groupe scolaire avec lequel il partageait, outre un même nom, une même histoire sociale et économique, urbaine et architecturale.

 

C’est pour gagner son autonomie, et se donner in fine le vocabulaire et la grammaire lui permettant de conter une tout autre histoire – vertueuse et responsable –, qu’il crée une venelle. Une venelle, qu’il étire de la rue Manuel de Falla à la rue de Verdun et en lisière du préau du groupe scolaire reconstruit, lui offrant ainsi la possibilité, – à terme – d’inaugurer un statut de voie publique sur laquelle pourrait s’ouvrir l’accès à l’école élémentaire… Ce n’est plus une proue d’îlot qui s’offre alors à la composition du site, mais un îlot à part entière, un îlot aux quatre faces constructibles. Un îlot que le nouveau collège choisit alors d’habiter en périphérie, pour mieux libérer en son coeur protégé, et comme en écho aux deux espaces récréatifs du groupe scolaire, un paysage récréatif. Un îlot qui adosse à la venelle un U uniforme, aux trois ailes basses (R+2) réunies par un unique faîtage de toits, et venant tenir entre ses branches, un puissant parallélépipède (de deux niveaux mais doubles et couverts par une toiture végétalisée).

 

C’est pour écrire une architecture d’alliance entre deux quartiers, et témoin actif d’une nouvelle centralité, qu’il choisit d’offrir à son gymnase, une situation d’appel – en vis-à-vis de la place Lucie Aubrac. Un gymnase, en encorbellement sur l’espace public (et le parvis extérieur linéaire du collège), comme porté par une puissante structure de béton, et sous lequel se glisse le terrain d’évolution, en référence quant à lui aux terrains de jeux qui investissent les dessous des lignes de métro aérien.

 

C’est pour témoigner de la rigueur de l’institution Éducation Nationale, qu’il organise et hiérarchise scrupuleusement ses fonctions, attribuant à chacune de ses ailes un univers de prédilection.

 

C’est pour éveiller la curiosité de la jeunesse, la mobiliser sur des sujets écoresponsables, qu’il dessine une architecture à lire – et à comprendre – et pour laquelle le bois massif se plaît à révéler toutes ses capacités constructives et vertueuses, toutes ses forces d’agencement et d’aménagement.

 

Une architecture de toits qui, si elle s’offre en cinquième façade particulièrement aimable vis-à-vis d’un environnement bâti de haute amplitude (R+19), libère, aux regards des collégiens, les efficaces et gracieux volumes sous charpente qu’elle déchire ici où là, pour ouvrir de grands sheds à la lumière naturelle. Une architecture de grands cadres de bois aussi, qui en exploite leurs profondeurs pour placer d’opportunes assises, en situation de palabre (en pied de préau) ou d’observation (en frange de salle de sport), pour installer des soufflets de ventilation… Pour contenir aussi les menuiseries des baies vitrées, et dès lors que les orientations le justifient, les filins qui facilitent le déroulement des stores extérieurs nécessaires au renforcement de la protection solaire. Mais c’est aussi une architecture de peau métallique qui se dessine, en référence à la matérialité de la ville, et qui couvre toits et façades en libérant de grandes ondes rectangulaires. Lesquelles, sous les effets de la lumière changeante et des jeux d’ombre induits, participent à la vibration d’un univers, signature d’une urbanité « turbulente ».