jacques baudry
programme 85 logements sociaux, salle polyvalente
lieu Paris 15e, France
client ICF Habitat
architectes Heros Architecture + Nicolas Hugoo Architecture (mandataire)
surface 4 345 m2
budget 12 000 000 eur ht
mission concours classé 2nd
date 2022
démarche environnementale NF Habitat HQE niveau excellent et profil biodiversité 3* + Label Biosourcé niveau 2 + Bbio –20 % + Ic construction seuil 2025 en base avec renforcement seuil 2028 en innovation
crédits © Jeudi.wang
L’opération se situe dans le sud du 15e arrondissement parisien, un arrondissement essentiellement résidentiel et densément peuplé. Cette partie du 15ème arrondissement se distingue par la forte présence de réseaux viaires majeurs. Le tissu urbain est morcelé par un maillage d’infrastructures routières et ferroviaires. Des enclaves faubouriennes du 19ème siècle côtoient des îlots plus modernes constitués d’immeubles d’habitation de grande hauteur implantés en retrait des voies. Quelques espaces verts de dimensions variées ponctuent le quartier. Le terrain de l’opération est lui-même structuré par des composantes urbaines de différentes échelles. L’échelle de l’îlot faubourien : sur sa limite sud-ouest, la parcelle, aujourd’hui construite, prolonge le front bâti de la rue Jacques Baudry. L’échelle des infrastructures territoriales : la parcelle est bordée au nord par la Petite Ceinture et au sud-est par la rue Jacques Baudry qui longe le faisceau des voies ferrées au départ de la Gare Montparnasse. Enfin, la limite nord-ouest de la parcelle est plus végétale.
Notre approche se veut contextuelle : il s’agit autant de tirer parti des qualités du site au bénéfice de l’habitabilité que de créer de nouvelles relations à l’espace urbain, au paysage et aux constructions avoisinantes. Le faisceau des voies ferrées offre aux logements existants sur rue un ensoleillement et un grand dégagement visuel. Ces qualités étant rares à Paris, reproduire cette implantation à l’alignement sur rue s’impose ici comme une évidence. Un premier corps de bâtiment A élevé à R+6 vient donc prolonger le front bâti en mitoyenneté de l’immeuble voisin.
Un deuxième corps de bâtiment B, également élevé à R+6, s’implante au nord. Celui-ci s’aligne le long de la Petite Ceinture pour donner aux logements qui s’y adressent une vue dégagée sur ce paysage arboré, au calme. Son gabarit fait écho à la barre d’immeuble située de l’autre côté de la Petite Ceinture. Sa façade sud marque une inflexion pour rétablir une géométrie régulière du vide en cœur d’îlot autant que pour échapper aux vis-vis du bâtiment A.
Un troisième et dernier corps de bâtiment C, plus petit en emprise et en hauteur (R+2), complète le programme. Il s’adosse à l’héberge voisine de même hauteur sur la limite séparative sud-ouest en fond de parcelle. Dans un jeu d’épannelage urbain, le bâtiment C opère la transition d’échelle entre le gabarit des immeubles sur rue et les constructions plus modestes qui bordent l’impasse du Labrador.
Ce sont donc trois bâtiments, trois morphologies, qui répondent à trois situations urbaines différentes. La fragmentation du volume bâti en trois unités compactes multiplie les orientations des logements, affranchit le projet d’angles rentrants difficiles à habiter générateurs de vis-à-vis gênants, et ménage des vides qui laissent pénétrer le regard et la lumière en cœur d’îlot. Plus particulièrement, l’espacement entre les bâtiments A et B donne à la rue Baudry un nouvel épannelage qui signale dans le grand paysage la présence de la Petite Ceinture en contre-bas, et donne à lire la profondeur de la parcelle et la générosité de son jardin depuis l’espace public et les voies ferrées. L’espacement entre les bâtiments A et B marque également l’entrée au site, couverte d’un grand porche pour y accueillir les habitants.
Chaque logement est dessiné pour optimiser les surfaces au profit d’espaces de vie généreux et lumineux, adaptés aux modes de vie contemporains. Les logements bénéficient d’un grand linéaire en façade. Des fenêtres en bandeaux apportent un éclairement naturel profus et offrent des vues panoramiques sur l’extérieur.
Tous les logements sont prolongés d’espaces extérieurs privatifs. Aux étages courants, les façades sont sur rue sont doublées d’une surépaisseur de jardin d’hiver qui joue à la fois un rôle bioclimatique passif et un rôle d’affaiblissement acoustique des bruits routiers et ferroviaires. Ces jardins d’hiver confortablement dimensionnés permettent de profiter de l’ensoleillement aux mi saisons. En attique, à distance des nuisances sonores de la rue, les jardins d’hiver laissent place à des terrasses.